JOURNAL FANGU
La Haute Vallée du Fangu se lance à la conquête du marché.
C’est Véro, notre cordon bleu de la première « Fête des Bergers » (sans doute vous souvenez vous de son délicieux couscous) qui se lance dans le grand bain de l’entreprise. Elle va produire des biscuits à Montestremo, tout au bout de la vallée du Fango. Un beau pari.
La production est artisanale. La gamme (plutôt originale) se partage entre salé et sucré. Quatre de chaque. J’ai tout goûté… à mon grand désespoir « les sablés fondants à la noisette » sont totalement… fondants. (ou est ce ma volonté qui est si faible ?). Pour le salé ma préférence va aux canistrelli « tomates séchées, herbes du maquis » qui me semblent parfaits pour l’apéritif.
Sachez que vous pouvez d’ores et déjà passer commande par mail ou téléphone. Faites le ! D’abord parce que vous allez vous régaler, mais aussi parce que c’est un encouragement pour celles et ceux, courageux, qui s’investissent pour que la vie demeure dans nos villages de montagne.
Nouveau : vous pouvez désormais déguster tout ça en terrasse.
La question est : Est ce le temps qui passe… ou nous qui passons dans le temps ?.
Vous aussi, vous en avez rêvé…
Qui n’a songé un jour pouvoir ralentir un peu la fuite du temps. Nous -je veux dire nos meilleurs spécialistes- nous sommes penchés sur le problème. Inutile de vous faire languir. Dans la vallée, nous avons trouvé le moyen (définitivement infaillible) d’inverser le cours du temps perdu… mais pas seulement !
Si vous voulez découvrir notre secret, cliquez discrètement le PDF.
Internet dans la vallée du Fangu, c’est fait !
Il parait que dans d’autres contrées les câbles acheminant le signal sont soit enterrés, soit aériens. Pour l’équipement de la vallée, l’opérateur historique a semble-t-il, opté pour un concept un peu nouveau. Le « semi-rampant ». Pour l’instant, tout baigne.
Sauf que… à y regarder d’un peu plus près !
De l’avis général, ce sont les vent d’Ouest qui tirent les plus belles notes de nos « flutiaux » pendulaires !
Récit totalement historique -objectif et documenté- de la conquête numérique en Falasorma.
Internet : bientôt à Montestremu !
Décembre 2010 : Depuis un peu plus d’un mois, une nuée de techniciens (2, dont un a l’air soucieux… Le chef sans doute) s’affaire dans la vallée du Fangu. Les uns déroulent et fixent des câbles sur des poteaux penchés, tandis que d’autres implantent à intervalles réguliers des boîtiers « hula hoop », qui sans doute serviront à transmettre le signal avec toute la célérité promise.
Nous, on y croit. Si le dieu des télégraphes est avec nous, ça va marcher fort !
Notons cependant que quelques futurs usagers haut débit, il est vrai peu avertis des choses de la technique, semblent douter que tensions et inclinaisons qui alternent de manière si joyeusement foutraque tout au long de la remontée de la vallée, soient le fruit d’un calcul mathématique élaboré. Il en est même pour penser que ce sont sans doute les câbles qui soutiennent les poteaux et non l’inverse.
Au premier plan le perchoir à grives haut débit, en fond le massif de Paglia Orba.
L’enquête progresse… J’ai reçu ce jour une explication qui, sans être totalement « scientifique » est tout de même à considérer. Je la tiens d’un ami chasseur de sangliers, lui-même intime d’un spécialiste reconnu de la plume (dont il ne m’a pas cité le nom. Les authentiques « plumassiers » étant désormais forts rares, on en préserve jalousement l’anonymat).
Le problème de la verticalité vacillante des poteaux, de même que celui des tensions molles des câbles internet, naîtrait selon cette hypothèse, de vastes rassemblements sporadiques de grives obèses. Des grosses draines dodues, grasses comme des outardes étrusques, gavées jusqu‘à l’ivresse de baies de myrte, viendraient par vols entiers s’abattre nuitamment sur le fragile ouvrage, à seule fin de s’y balancer ou de forniquer en couronne… ÔôÔôô bonne Mèére !
SABOTAGE !.. Les sombres volatiles seraient-ils manipulés par des jaloux des vallées alentours inquiets de la puissance démultipliée de notre installation future. Peut être ! Mais il faut qu’ils sachent que rien désormais n’arrêtera l’inexorable et triomphale marche du progrès binaire dans la vallée du Fangu ! Un jour « prochain » (ou, le lendemain) nous établirons la première connexion haut débit à la barbe des jaloux et des ricaneurs.
..et, quarante deux jours plus tard… c’est par terre !
Aux dernières nouvelles, la partie haute du poteau télégraphique (très probablement installé dans les dernières années du règne de Dioclétien) était creuse comme un sifflet trois tons. Il a donc fait ce qui était inévitable qu’il fit sous la charge. Un grand Crraaaccckk… et par terre !!!
Depuis ce dernier incident, il faut bien reconnaître que la confiance dans les procédures de déploiement de la ligne marque un peu le pas dans la population de la Vallée des Ours (voir l’article suivant). Quant à fixer une date pour la première connexion haut débit, même les plus optimistes (si tant est qu’il en reste) ne s’y risquent plus. Si tout cela devait se prolonger, il ne serait pas totalement déraisonnable de prévoir la mise en place d’une cellule psychologique pour accompagner les plus fragiles.
La seule bonne nouvelle de ce « facétieux barnum », c’est que chaque jour, chaque mois qui passe, nous faisons collectivement l’économie d’un abonnement.
L’Ours (moqueur) du Fangu… à l’époque des truites comme ça !!!
Mystère autour de l’Ours Brun Corse…
Les seuls ossements d’ours brun découverts à ce jour sur l’île de Corse, le furent dans la vallée du Fangu, un peu au-dessus du hameau de Montestremu, dans une grotte nommée « grotta dell’inferno ».
La découverte date d’octobre 1906. Elle est le fait d’un scientifique Anglais du nom de Forsyth Major assisté de Sauveur Costa (enfant du village qui lui servit de guide).
Une première question se pose.
L’ours de Corse est-il un reliquat d’une faune originelle ou bien est-ce une minuscule population constituée au XVIème siècle à partir de sujets importés venus de la proche Italie (à quelle occasion ? dans quel but ?). A l’appui de cette version, il y a le fait que l’on ne retrouve dans aucun écrit antérieur au XVIème une quelconque mention de population d’ours. C’est seulement à partir du début de ce siècle que la présence de l’ours est explicitement évoquée par les chroniqueurs et que s’organise l’élection de chasseurs,rétribués et armés, afin de protéger de sa présence menaçante les troupeaux des communautés montagnardes.
Abordons maintenant l’autre question :
Elle nait d’un constat rappelé dans un document de synthèse de Jean Denis Vigne (chercheur au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris) et qui est le suivant :
Forsyth nous dit avoir découvert les restes de l’ours dans une grotte de la vallée du Fangu. L’ensemble de sa collecte fut effectué en surface du plancher de la grotte à la lumière d’une mauvaise torche. On peut donc supposer, et ce fut le pari (l’hypothèse) de J.D.Vigne, que quelques os auraient échappé à Forsyth (le squelette en dépôt au Muséum est loin d’être complet). Il suffirait donc de sonder le sol de la grotte de manière systématique, avec les moyens d’aujourd’hui, pour retrouver quelques uns des os oubliés. Le raisonnement est imparable et c’est donc ce qui fut tenté et réalisé en Mars 1995.
Le problème, c’est que seules quelquesesquilles d’os de chèvre furent retrouvées dans l’ensemble de la couche remuée et tamisée. Soit plusieurs tonnes de terre et cailloux de tous calibres.
D’où le constat désabusé du chercheur :
« Si la grotte dell’inferno avait bien été la cavité d’où F. Major avait extrait le squelette d’ours, nous en aurions trouvé les vestiges. Selon toute vraisemblance, il n’y a jamais eu de squelette d’ours dans cette grotte ».
Question : Où donc Forsythe Major a-t-il trouvé « son » squelette ?
La grotte dell’inferno éliminée, existe-t-il une autre grotte en Falasorma susceptible d’avoir abrité les restes de l’ours ? Et si oui, laquelle ? (A-t-il confondu avec Tana a l’orsu ou bien s’agit-il d’une autre cavité, d’un autre abri ?).
Qui le premier, retrouvera la tanière de « l’Ours du Fangu » ?
Précisions :
Le squelette déposé au muséum est celui d’un ours de petite taille apparenté à l’ours des Abruzzes. Il est très incomplet (manquent fémurs, coxaux, fragments de vertèbres et de phalanges ..). La datation carbone 14 donne une fourchette comprise entre 1660 et 1840.
Concernant l’hypothèse de son introduction sur l’île. Il est peu probable qu’elle résulte d’une suite de hasards dus à la seule distraction des montreurs d’ours auxquels les animaux mâles et femelles auraient échappé. Si population il y a eu, il faut imaginer que sa constitution relève de l’intention et non du seul hasard. Même si, les motifs et le but en paraissent un peu nébuleux.
Dès que le soleil bascule, le froid monte vite le long des parois jusqu’à notre abri/grotte. Heureusement, la corvée de bois a été faite. Le feu ne tarde pas à crépiter. Chaud, rassurant.. ouf
J’ai découvert avec grand enthousiasme votre blog, et ne peux que vous en remercier. Il en ressort un vrai Amour du lieu, une grand attachement et un profond respect pour cette terre et ses habitants.
Un grand Merci pour ce site…
Je suis d’origine corse (Balagne notamment) et, même si je n’y vis pas, mon attachement viscéral à ce petit bout de terre flottant sur la mer, m’incite à m’y rendre régulièrement, dans des quêtes de découvertes sans cesse renouvelées et différentes, principalement axées sur la Montagne. Passionné de montagne et de tout ce qui s’y rapporte, je ne cesse de parcourir les sentiers insulaires, inlassablement. J’ai toujours désiré explorer cette sauvage région du Filosorma, et me retrouver au pied de cette Grande Barrière. Le moment est venu, si les conditions s’y prêtent. Entre le 20 et le 24 Avril.
Profond Respect à l’acharnement de ces bergers transhumants qui sont à l’origine de ces sentiers, mais que l’on oublie trop souvent en foulant ces derniers…
Existe t-il encore une transhumance en Corse ? Existe t-il de nos jours des bergers qui pérennisent cette tradition séculaire et vitale (à l’époque !), ne serait-ce que de manière ponctuelle ou occasionnelle , pour ne pas la faire tomber dans l’oubli ?
Question plus terre à terre: y a t-il du gaz au refuge ?
Au plaisir de vous lire…
Salute !
Pascal-Emmanuel
Salut dumè, bravo pour ton superbe blog, les photos, textes, .. ces magnifiques images que tu mets en ligne, et pour le super commentaire sur l’ours brun.
Continue, à bientôt pour un prochain arrêt au refuge
tom et franck de roubion
Pace e Salute Dumé, Manu, Jean Marie et tous les passionnés de Puscaghja.
bravo pour ton blog, les photos sont superbes !
à très bientôt …
Grazie tanti a voi per sti bellissimi ritratti di u circundu di puscaghja incu a fiumara di u fiumicellu di lonca
Falgu d’una sterpa tuvarellacia e dunque niulinca di’ l’ acquale e di vede cusi da u cuntinente sti logi ghjè per mè u piacè tamentu , mi vengu a nustalgia di u falasorma e di so muntagne
De belles images de mon île !
Aurevoir (*-*)
Bravu o Dumè pè sta bella festa.
cercheremu d’urganizà ci megliu pè cantà a messa.
à prestu
PS/ felicitazione pè u to situ
claude
Bravo Dumè pour cette nouvelle mouture de ton Blog ! Ainsi que je l’avais noté sur mon Blog, on se rend compte que tu commences à bien appréhender les nouvelles technologies en sus de la photographie que tu maîtrises toujours aussi bien ! Les photos du site sont superbes !!
En ce qui concerne cet ours de Tana di l’Orsu, puisque c’est bien là, qu’il semblait nicher, j’ai déjà lu pas mal d’allusions à ce sujet, mais toutes se réfèrent aux dires de Forsyth Major !! On trouve, en particulier, cette histoire dans « Corse insolite » de Charles Pujos (Ed. Glénat) qui y consacre 4 pages (68-71) qui lui permettent de donner quelques itinéraires en Falasorma et la photo du refuge de Puscaghja et plusieurs allusions dans les livres d’Alain Gauthier , la plus longue étant dans son dernier livre, « Lacs et Sommets de Corse » (Ed. Albiana) avec la page 134 qui lui est cimplètement dédiée.
Charles Pujos et moi-même avons essayé en vain de retrouver cette tanière de l’ours en ahut de Tana di l’Orsu… Pas plus de traces d’ours que de grotte pouvant ressembler à une tanière dans ce coin !!
Beau lifting du site. Un plaisir de prolonger le travail du conteur sur la Toile pour le faire partager. Merci Dumè.
Pierre